Ma ville
Le soleil se lève au matin endormi
Les horizons sont vides de jouissance
Seul l’animal là se va en confiance
Sur mes trottoirs cherchant l’inédit
L’heure s’avance je me recoiffe
Les cheveux de mon monde sombre
Petit à petit de partout se dénombre
Et soudain la musique m’offre sa soif
Ma chair de verdure se découvre
Ici plus de nuit quand ma lumière s’enfuit
Une dernière caresse sur mon béton séduit
Immenses colosses qu’une ombre recouvre
Je me prends aux joies du grand manège
Les bêtes d’acier se vont je ne sais où
Elles crient, crissent, tapagent comme fou
Je ne rêve plus leurs bruits nocifs m’assiègent
On me foule, on se défoule ô belle foule
Quand sur mes flancs bitumés le ruban se déroule
Et les couleurs dansent et s’écoulent
Sur le pavé du sage amour qui là roucoule
Mes statues, mes monuments, mes églises
S’avancent sur les yeux de chacun d’eux
L’œil discret certes mais si chaleureux
Mon monde leur convient et leur âme se dégrise
J’aime être propre pour le sain de leur jachère
Je leur offre le doux parfum de mes poumons
Quand le printemps se vient je me fleuris à façon
Et mes ronds-points sont floral bonheur qui n’indiffère
Je ne suis pas vil, je suis votre belle ville
Je fais mon cinéma quand je joue scène du bonheur
Regardez au Macdo les amants boivent mes saveurs
Ces instants de plaisirs qui ne sont en ville jamais futile
> ?C