Voyage vers le bonheur
Dans ce logis de forte grisaille
J’absorbais sans peine grain d’ail
Pour me préserver d’un malheur
Et oublier ce temps ravageur
J’ai reçu la bonne nouvelle
De la très sage hirondelle
Qui déposa sur mes lèvres
Un filet gai de soleil orfèvre
À l’autre coin de cette vie
La gaie coccinelle me sourit
A rougir de gêner ma peine
Quand d’instinct j’en devins blême
O reine de la chance donne-moi
De revoir les beaux jours avec toi
D’un avenir riche sous mon toit
Balayant ces poussières des émois
Et le bonheur alors se terra riche
Au fond de ma grande niche
Quand mon âme placide se colora
Au chant de l’hirondelle des hourras
J’ai compté ces noirs luisants
De l’insecte de chance, puissant
Et mes yeux se sont refermés
Pour contempler le bonheur vrai
Compagnons de mes jours tourments
Construisez-moi de l’agrément
Sortez-moi ! De ma pure solitude,
Menez-moi ! Vers les altitudes
Et demain libre, là bas de nos ailes
Ensemble nous filerons vers cette fidèle
Notre maîtresse la vie bien posée
D’où surgit le véritable bonheur igné