Abécédaire farfelu, inutile et sans queue ni tête
A l’aube, Agatha aimait s’allonger à l’abri sous l’auvent.
Bâti en bambou, il brisait la beauté du bâtiment en béton.
Caprice du commanditaire, certes, mais une connerie.
Donnant directement sur les dunes, il détruisait le décor
Elle, environnement et esthétique l’ennuyaient énormément
Fière, elle faisait fi des fréquentes fomentations des furieux.
Gustave avait garni cette galerie de galuchats, et galons
sur les hautes huisseries huilées
ils instauraient une intimité imprévue ici.
Jour après jour, elle jardinait et jouissait des jujubes,
kakis ou kiwis
Lui, sur le lit, lisait ou légèrement léthargique se laissait languir.
Mais à minuit, main dans la main, ils montaient les marches menant à la mezzanine
Nid naturel, ils s’y nichaient pour la nuit ,
dans l’obscurité sur l’ottomane ils s’offraient des onguents
Puis, parfumés, parés, parlant peu, ils parvenaient aux plaisirs partagés
Quand ils se quittaient, chacun avait son quartier, ils étaient quiets
Rarement ils riaient, ils rêvassaient, radieux , resplendissant.
Sans soucis, ils savaient savourer les simples sentiments
Toutefois, de temps en temps, une tempête troublait leur tendre tableau
Unis, ils n’usaient pas de ces uppercuts
Volontairement venus vivre là, ils vantaient la valeur des vies vécues sans
whisky, ni wonder-woman, ni wagon waterproof, mais au
xylophone ils excellaient, et buvaient sans excès du xérès.
y a pas, ils étaient les yeux dans les yeux
zen sous le zéphire,
ils zavaient tout pour zeux ... zut à la fin !
Ristretto décembre 2007