Il n’a rien à me dire, alors se fait un silence irrémédiable entre le ciel et la terre, comme si je n’avais rien d’autre à faire que de suivre ses mouvements, ses rires, ses moqueries.
Je ne le trouvais pas cynique auparavant. Que s’est-il donc passé entre les ruines de nos existences ? N’avons-nous pas essayé de faire comme si la mer était réelle face au vide de nos foyers ? N’avons-nous pas touché le cœur des arts élémentaires en froissant comme des enfants de frêles boules de neige ?
Un jour, je me souviens, le large avait tourné comme une tempête dans les yeux, en emportant nos mots en ailes de papillon, et rien n’avait résisté à nos retrouvailles.
J’étais pourtant la même et lui aussi. Nulle anicroche ne venait semer le trouble dans la brume.
« L’hiver semble étroit par la fenêtre », me disait-il souvent, comme si la vigueur du froid ne pouvait toucher l’âtre de mon cœur. La poésie pouvait tenir le corps éveillé, loin des conciliabules que nous aimions surfaire au-dedans et au-dehors.
Mais il n’a rien à me dire, en ce jour enfoui, où le sable d’été ne semble même plus faire l’ombre d’un souvenir.