J’ai pensé qu’en cette fin d’année un petit détour par l’atelier d’écriture ne pouvait pas nous faire de mal tant est compliquée la langue de Molière !
Prenons l’exemple du mot « cher » avec ses sens multiples mais ayant chacun sa raison d’être !
Tenez, je vous propose pour chaque sens de ce mot sa définition plus un exemple à l’appui !
Cher (adjectif) : Qui est l’objet d’une tendre affection, ce qu’exprime très bien le peuple nord-coréen suite à la disparition de son « cher dirigeant », Kim Jong-II, brutalement enlevé à l’affection des siens. Par chance ce deuil sera certainement adouci par la relève d’un nouveau « cher dirigeant » en la personne de son fils Kim Jong-Un.
Tiens, ils ont l’air de compter à l’envers nos amis de Corée du nord… à moins que ça ne soit un compte à rebours !
Cher (toujours adjectif) : Auquel on attache du prix, de l’importance.
Par exemple ce fameux Triple A dont nous sommes, je parle de la France, pour l’instant dépositaire. Il semble en effet qu’à cette note nos gouvernants attachent un grand prix tant ce label leur est « cher » !
Cher (toujours adjectif mais systématiquement employé avant le nom), s’emploie comme formule de politesse.
Chère Madame, mes chers amis, par exemple en ouverture d’une réunion politique quand l’orateur, et souvent candidat potentiel, s’adresse à vous… sans pourtant vous connaître !
Cher (encore adjectif), D’un prix élevé. Par exemple, La vie est chère…
Une expression souvent entendue (et vérifiée) quand bien même le poids des courses et autres achats ne pèse pas de façon identique pour le détenteur du RSA que pour le député, quelque soit son étiquette… C’est pourtant ce dernier qui en cause le plus dans les débats radio télévisés. Sait-il vraiment de quoi il parle, ce cher député ?
Mais « cher » peut aussi être adverbe ; Ces produits se vendent cher, ces appartements se louent cher… invariable dans ce cas, le mot... pas le prix !
L’exemple est facile à trouver : David Beckam, footballeur d’Outre Manche est en passe de louer soixante mille euros /mois un appartement à Paris. Il faut dire qu’il a une famille nombreuse (quatre enfants) et que l’appart en question situé dans les beaux quartiers fait quand même… mille cinq cents mètres carrés.
J’espère que notre Anelka national trouvera à se loger pas trop cher à Shanghai bien que son salaire mensuel de huit cent et quelques mille euros le mette à l’abri du besoin.
Voilà, chers amis, de quoi méditer sur cette langue française en oubliant tous ces exemples qui ne valent vraiment pas « cher » ! Ils vous feront peut-être sourire à la veille de ces chères Fêtes de fin d’année… durant lesquelles je vous souhaite de faire bonne chère, un sens de ce mot que j’avais oublié, lequel pour une fois se présente sous la forme d’un nom !
Bon appétit !