Il était une fois, au plus profond d’un bois, un pois et sa peine. Ce pois était vert de peur. On lui avait parlé de beurre et il se voyait déjà mijotant dans son jus. Mais jusqu’où peut aller l’indifférence de l’homme à l’égard des pois. Je ne suis pas assez important se dit-il. Peut-être que si j’étais poids, on prendrait garde à moi. Il s’était donc réfugié dans ce bois, un comble pour un pois. Soudain il fût nez à nez avec une carotte. Une carotte sauvage. Bandit de grands chemins, prête à dévaliser tout ce qui se présente. C’est bien connu, la carotte sauvage carotte tout ce qui est à sa potée (portée, sorry). Et quoi de plus simple à carotter qu’un pois...s’il avait été poids la chose eut été différente. La carotte tourna autour du pois, central, qui tourna sur lui-même (facile pour un pois). Mais je te connais toi le pois, t’es le fils de Mic, celui qui a eu trois fois cinq cosses. Ils se tombèrent dans les bras l’un de l’autre (c’est déjà moins facile)
Ils s’aimèrent et eurent beaucoup d’enfants (c’est comme ça qu’elle termine Clo, mais entre pois et carotte ça ne fonctionne pas vraiment)
La carotte devînt soudainement dépressive et s’enfonça, s’enfonça jusqu’à prendre racine.
Le pois se dit c’est râpé pour la carotte, je m’tire ailleurs. Il avait tout de même gardé un souvenir de sa carotte, un poil, un poil de carotte. Il parti rouler sa bosse et erre ainsi de puis quatre jours et quatre heures.
Moralité, le pois de senteur. (Ou poids de cent heures, c’est comme vous le sentez)
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Le poids des heures
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A la manière de Clo
Un petit conte moderne, écologique, avec un zeste d’érotisme à peine suggéré. Pour enfants avertis ou adultes attardés. Leçon de chose, comme nous disions autrefois.