Mon cœur flotte à jamais sur les vagues du rêve
Comme un radeau perdu sur la mer des soupirs,
Comme un esquif ballant au gré des souvenirs
Mon cœur va, dérivant vers des plages sans grève.
Ces anciennes contrées, que la marée, sans trêve,
Envahit lentement quand le jour va finir,
Pays du matin clair quand naissait l’avenir,
C’est l’espace aboli d’une vie qui s’achève.
Et pourtant qu’il est doux, aux abords du couchant
De pouvoir écouter leur murmure et leur chant
Sur ce vaste océan où surnagent les songes.
Qu’ils sont doux à nos cœurs les hymnes du passé,
Perles des jours enfuis, admirables mensonges,
Clefs de voûte adornant un âge outrepassé...