Au fond de ma forêt, succédant à l’orage
Mouillé, transi, j’errais contemplant le saccage
De la colère céleste. Une ombre alors survient
Surpris je me terre derrière un monticule
De pierres assemblées, et je vois, incrédule
Survenir une femme ou peut-être un fantôme
Vite je me cache, je ne suis pas un homme
Ainsi escamoté derrière mes cailloux
La tête repliée entre mes deux genoux
J’attends… mais elle est là. Je perçois sa présence
Je hume son parfum saoulé par sa fragrance
Je lève mon museau, elle a posé le pied
Sur un rocher du mur qui me dissimulait
Je ne peux retenir ce geste inconvenant
Saisir sa cheville sans prendre plus de gant
Et dépouiller ce pied des brindilles collantes
A l’aide d’un museau à l’haleine brûlante.
D’un regard sournois je lève alors les yeux
Son sourire est complice et son regard heureux.
Oserai-je glisser ma main jusqu’au genou
D’un hochement de nuque elle stoppe mon goût
Puis délicatement se sépare de ma prise
Et mystérieusement s’envole dans la brise.
Longtemps après encor le regard éperdu
Je cherche dans le bois la diaphane inconnue
J’attends obnubilé le retour de ma belle
Ne serait-ce qu’un signe en réponse à l’appel
De mon simiesque cœur par delà les frontières
Qui dissocient les genres, occupants de la Terre.
Mai 2006