Au fond d’un vieux bancel chantait une fontaine,
Quelques doux filets d’eau sous un mur déjeté,
Quelques glouglous furtifs dans les soirées d’été,
Une source tranquille où dansaient les phalènes.
Au fond d’un vieux valat fleurant la marjolaine,
Dans un gour transparent comme l’éternité,
Sous la berge moussue où la truite a gité,
Un fin coulis de vent me soufflait son haleine.
Au fond de la nuit bleue que berçait la forêt,
Des songes sont venus embellir en secret
Mes veilles éperdues, mes espoirs de lumière.
Au creux de mon vieux mas perclus de souvenirs
S’égrenaient doucement mes amours familières
Et les rameaux du vent encensaient l’avenir...