Les premières lueurs du jour s’extirpent lentement des ténèbres gelées
Des langues de brume languissantes sur la campagne abandonnée
Laissent apparaître les ombres fantomatiques de chevreuils égarés
Que l’aube frissonnante surprend, les laissant aux aguets.
Peu à peu le soleil, de ses doigts de géant fait naître la lumière
La forêt se colore de rouges incandescents embrasant les bruyères
Et d’ors flamboyants que la brise emporte et sème contrebandière
Sur la mousse douce et tendre aux parfums d’humus et de lierre.
La vie s’éveille à la beauté et la terre s’étire, se dévoile indécente
A l’espoir d’un jour nouveau que protège l’ombre changeante
Des grands chênes que dénude l’automne aux teintes tourmentées.
Puis lentement comme un rêve se meurt l’obscurité se glisse
Rampe et se répand comme un noir et cruel maléfice
Rappelant que la nuit sera longue au peuple des futaies.