En lisière du bois au fond de mon jardin,
Là où meurt le fourré et commence la friche
Sur un vieux cerisier où la fauvette niche
Une martre est venue s’empiffrer ce matin.
En lisière du bois sous un jeune sapin
Trois jeunes marcassins avaient creusé leur niche.
Un chevreuil est venu, ou peut-être une biche,
Dont le poil m’a paru briller comme satin.
Et puis, c’était hier, oreilles frémissantes,
Truffe au vent, aux aguets, haleine pantelante,
Un jeune cerf daguet est venu pour me voir.
Comme je ne bougeais ni main, ni pied, ni patte,
Immobile et muet au pied du cèdre noir,
Il m’a tourné le dos, élégant, et sans hâte...