Ils sont venus.
Cérémonie de craie debout sur la verdure
ils sont venus brisant le bleu
froissant l’air pur
du vif-argent
de leurs pieds mûrs
pour une course blesse- temps
Déposé par le vent
entre soir et hysope
le plus tranquille attend
de nouer à ses pas
une ombre qui galope
jalouse des collines au bord de l’encolure.
Ailleurs un autre va,
de ses forêts charnues s’élance à se briser
membres écartelés tendu comme l’aubier
entamé par la gouge.
C’est Epona la rouge
qui le tenait ferré à la blancheur des pierres.
D’un monde blême et silencieux
ils sont venus
brisant le fer, froissant le feu,
bourrasques éperdues sur le fleuve campestre
échos têtus, chanson rupestre
mon cœur,
sais tu ?
D’un monde blême et silencieux
ils sont venus
mon cœur
s’est tu...