Quand s’endort le soleil, au loin vers le barrage,
émaillant d’orangé, un nuage effilé,
sur le lac endormi, les oiseaux de passage
vont retrouver leur nid, en vives envolées.
Et la nuit se fait douce, et bruisse le feuillage
une chaude rumeur, monte de la vallée
c’est la folle sardane, que dansent au village
les belles catalanes, sous le ciel étoilé.
Les eaux du lac sont calmes, et nous semblent bien sages
attendant frémissantes, et presque avec ennui
le torrent qui surgit, du haut des grands alpages
pour venir se marier, à ses eaux chaque nuit.
Mais le « rio » fugueur, est pris comme un otage
entre les roches rouges, qui veulent empêcher
le torrent et le lac, de sceller leur mariage
la montagne est jalouse, de ce tendre pécher.
Puissant combat des eaux, qui avec grand tapage
de détours en chemins, en pentes escarpées
laissant sur le chemin, les maigres attelages
courent vers leur destin, un doux havre de paix.
Au clocher de l’église sonnent les épousailles
le torrent vient au lac chanter la sérénade
et tous les catalans fêtent les retrouvailles
des eaux pour qui enfin viendront les embrassades.
Et les cloches se taisent, pour laisser reposer
les eaux tumultueuses, au lac son épousée.