Qu’il était beau mon zoo et ses biches farouches
Aux cornes effilées qui se cachaient dans l’ombre
De l’arbre voyageur.
J’aimais leurs yeux géométriques
Les nuances terreuses de leurs robes si sombres
Découpant suavement la verdure exotique
Et surtout la douceur
De leur mufle léchant le sel contre ma bouche.
Il y avait aussi un petit éléphant
A la trompe joueuse qui me disait « grenouille »
Allons au bord de l’étang
Jouons tous deux à « Il pleut, il mouille
C’est la fête aux enfants.
Lorsque venait le soir un triste phacochère
Faisait mélancolie des quatre pieds dans l’eau
Et mon éléphanteau
Dont l’œil était fort sage
En dépit de son âge
Me disait » Quelle misère
De rester si grincheux malgré tous ces trempages »
Le parc était gardé par la jolie mangouste
Dont la seule ambition
Etait l’exploration`des fonds de pantalons
Des visiteurs benêts admirant les langoustes
Tassées dans la piscine
Les antennes tendues vers les bruits de cuisine
Mais le plus beau de tous
C’était mon escargot
Géant.
En lisant le matin la trace de son pas
Vitrifié par la nuit quand il faisait sa ronde
J’apprenais la lenteur
Ce temps est loin,
Enfance
Enfuie
J’avais alors confiance
En la sagesse du monde.