PARFUM... ET PLUME
A ma muse : R.M.MOTTIER
Combien ton doux parfum est ensorceleur
Rien qu’’à voir la forme de ce flacon offert
Je me sens emporté vers le pays de l’autre rive
Même la brise qui caressait longuement ta rose
Ne pourrait me donner l’ampleur d’une telle extase
De mille fleurs en bouquet je ne choisis qu’une
De mille étoiles du ciel j’opte pour la plus modeste
Et la fleur devient étoile scintillante à mes yeux
Et l’étoile lumineuse devient une fleur dans ma main
De l’arôme recueilli je fais une très belle alchimie
Où l’unique étoile dans le beau vase épouse la fleur
Où la fleur irrigue son cœur de l’éternité de l’étoile
Je parle à la fleur et l’étoile commence à rougir
Je parle à l’ ;étoile et la fleur en éveil devient vermeille
Je parle aux deux et je prends soudain le grand large
La mer sereine ouvre les bras à ma légère barque
Je quitte la solitude de mon propre quai ensoleillé
Pour longer l’autre rivage pour un autre port isolé
Je caresse ta plume offerte, je la secoue doucement
Je regarde l’étui, et je vois défiler autant d’images
Ta plume de ma main sillonne toutes les contrées
Les pages se prosternent sous la fluidité de l’encre
Et je me laisse emporter sous l’effet de l’ivresse
Construire des châteaux sur les flancs de l’autre rive
Bâtir de nos mains, semer à notre guise des fleurs
Tu es toujours présente, tu dictes tes grands désirs
Et les mille poèmes qui habitaient ma mémoire
Trouvent le déclic et suivent l’unique courant
Transformant la virginité des feuilles en toiles
Les plus belles dédiées à une certaine muse sauvage
Qui du quai de l’autre rive vit son ultime bonheur
Lève son visage angélique pour cueillir une étoile
De ses yeux perlent la plus belle rosée matinale
Recueillie avec douceur d’une adorable rose
Des yeux clairs semblables à la pureté d’un ciel d’été
Où l’horizon jaloux reflète son regard dans le lac...
Je peins de ma main, de mon unique plume en errance
Mille visages et je cisèle de mes simples mots sacrés
Sur la falaise gardienne qui surplombe la paisible mer
Un cadre unique, une statue d’airain au socle mouvant
Qui permet à ma muse de suivre tous mes mouvements
Ceux d’un ami, qui vit, qui résiste à tous les orages
De la rose de la rose je garde en main l’unique moule
Je le mets en cachette dans un autre espace désert
Gardé secrètement comme un doux souvenir
Qu’on aime voir, revivre, retenir toujours dans sa vie
Rien que pour soi, l’explorer dans sa profondeur
Pour qu’il éveille les anges, éclairer ma demeure
Tu disais que je serais l’homme le plus heureux
Possible que je me trompe, je vis toujours d’exil
Tu es libre de descendre les pentes enneigées
De sentir le mouvement de la brise sur ton visage
Heureuse que tu es, tu savoures encore ta jeunesse
Tu vis ton monde d’allégresse où tout est charmant...
Attablé, isolé, je n’ai qu’un contingent de pensées
Je chevauche les unes après les autres jusqu’à la fin
Et quand le soir tisse son rideau de grande fatigue
J’accroche aux murs de mon toit un poème orphelin
Le matin je le relis et je reprends le même chemin
Habitué à mon ombre je fréquente la rue déserte
Et main dans la main, bras dessus bras dessous
Quelque part, dans un coin isolé de ma mémoire
S’élèvent des voix, des cris, ou d’autres appels
Je les laisse mûrir, hanter mes pas, me trébucher...
Ni parfum offert, pourtant je suis dans ma soûlerie
Ni plume offerte, pourtant j’enfourche quelques unes
A toi ma muse, cette unique pensée... JE T’AIME
kacem LOUBAY
Vendredi 09 Août 2001
Khénifra / Maroc
Loubay_k@yahoo.fr
Le poète de l’autre rive