Mon jardin pleure,
Il est triste.
Sur la pelouse, les fleurs
Se penchent et résistent.
Les arbres jouent les arrosoirs,
Gouttant de toutes leurs feuilles.
Les oiseaux glissent sur leurs perchoirs,
La plume brillante, le regard en deuil.
Par-ci par-là, des miroirs
reflètent un ciel trouble.
Sur le fil, les mouchoirs
s’étirent, en simple, en double.
Dans la nuée qui s’éclaire,
Surgit un arc-en-ciel.
Il se courbe jusqu’à terre,
En chauds rayons de miel.
Mon jardin s’est coiffé
De milliers d’étincelles.
C’est une féérie assoiffée
De lumière, de souffles d’ailes.