Dans le jardin secret d’une accorte beauté
Fleurissait un fantasme du genre de ceux qu’on tait
Les lubriques images éclosaient en son rêve
Au point qu’au creux des reins s’écoulait une sève
Qui petit à petit envahissait son être
Mais le ventre assailli ne laissait rien paraître.
Retenant des soupirs la bouche frémissante
Se perlait de rosée, ses narines haletantes
Happaient l’air ambiant, aspirant aux odeurs
Montant de son giron épouvantaient son cœur.
Les paumes de ses mains repassaient son corsage
Sous lequel ses seins aspiraient l’effeuillage.
N’y tenant plus, la belle, dans sa chambre s’enfuit
Et ferme les rideaux, créant ainsi la nuit
Seule et désemparée, elle se déshabille
Et porte enfin ses doigts sur la partie des filles
Que tout homme connaît au beau milieu du corps
Ce foyer du plaisir, cœur des petites morts
Les phalanges huilées, investissent les lèvres
D’un mouvement hardi elle fait monter sa fièvre
La fleur s’épanouit, une plainte harmonieuse
Rompt le calme ambiant ; dans sa hâte furieuse
Elle atteint le sommet... Son fantasme est passé
Honteux de sa violence, et le jouet est cassé.