J’aime ces jours levés où le feutre des pas...
J’aime ces jours levés où le feutre des pas
Glisse sur le parquet en suivant la lumière
D’un timide soleil qui, ouvrant la paupière,
Abandonne l’obscur aux glas et aux trépas.
Délicat défilé sur la pointe des pieds
Au passage du bois, vieux et ciré, qui craque
Et le geste ténu comme un souffle cardiaque
Ne veut pas ébruiter les bonheurs matiniers.
C’est à l’astre naissant que s’ouvre l’infini
Qui, tel un peintre fou, amoureux de l’espace,
Accueille l’émotion, et offre dédicace
En touches de couleurs et en catimini.
Il est des jours bénis que sait la lève-tôt
Où le silence roi vient parler à son âme
En murmures pastels pour séduire la femme
Ou enflammer son cœur de rouge coqu’licot.
© 2017