Te souviens-tu ma mie, ô tendre pécheresse,
De nos premiers émois, le cœur mal assuré,
Tandis que sur l’écran Jane la chasseresse
S’entichait d’un Tarzan assez peu maniéré ?
Du ciné le Jeudi, séance enchanteresse,
Nous sortions étourdis, le visage empourpré
Par un chaste baiser, une simple caresse,
Découvrant à quinze ans ce plaisir ignoré.
Dès le film achevé, je battais en retraite
Oubliant aussitôt mes serments de poète
Murmurés à voix basse, égarés dans le noir…
De ces flirts enivrants, doux comme vins de Loire,
Il ne reste aujourd’hui que souvenirs sans gloire
Et fantômes d’antan comme en un vieux manoir…
Septembre 2011