Le Vieux allait son train par un étroit sentier
Et la mule suivait, attentive et docile,
Tandis que s’estompait la rumeur de la ville
Pour laisser enfin place au concert forestier.
Le Vieux aimait le vent, les senteurs d’amandier,
Le secret des sous-bois, le sifflet de vigile
D’un merle effarouché par la présence hostile
D’une buse aux aguets dans quelque caroubier.
Confisquant à la mer ses teintes opalines,
Le soleil déclinait par delà les collines
Quand le Vieux s’arrêta sur les hauts d’Eivissa.
Loin du luxe et des ors, insigne muflerie
D’un monde sans pudeur, son regard embrassa
Le chemin de sa vie et son île meurtrie…
Octobre 2016
* Ibiza, Eivissa en langue catalane