La route vers la mer
d’abord des coquelicots
papillons attachés à l’avoine qui danse
courlis de pétales rouge
esquisse dans l’air chaud
sarabande d’ insectes
bayadères infimes au désordre brumeux
Une peur joyeuse
entre les pinèdes
la mer est elle là ?
Une peur opiniâtre
irriguée de chemins
se perdant dans les arbres
La pause d’un bosquet
clairière étrange et muette
sérénade d’odeurs
coulant le long des fûts
malmenés par le vent
leur ombre de penseurs
le soleil assassin
de dagues mouchetées
Enfin entre les branches
bien au delà des brumes
bien plus loin que le temps
la grande plaine d’eau
les grillons se sont tus
et le sable est brûlant
sous la peau des pieds nus
Tellement mien se silence
ponctué d’oiseaux blancs
compas épanouis
dans un ciel implacable
Tellement mien ce nuage
et sa langue de neige
déroulant son désir
aux caprices du vent...