Dans ma vie livide, à pas de loup tu es entré,
Eclabousser de soleil un paysage teinté de gris,
Ou, dans mon jardin secret les roses effeuillées,
Font pâlir de jalousie tous mes jours sans vie.
Bat mon cœur au rythme de tes allers-retours,
Tes absences ont le goût d’un fruit sans saveur,
Qu’un Eté pluvieux n’a pas su bercer d’amour.
A l’orée de mon verger, je cache mes pleurs.
Un jour viendra tu disparaîtras vers d’autres contrées,
Guidé par cette nouvelle tendresse qu’elle te donnera.
Douleur cruelle, mes yeux clairs se voilent, embrumés.
Je m’interroge : "saura t’elle t’aimer mieux que moi ?"
S’immisce alors dans ton cœur lourd le doute étranglé,
que l’infâme raison a usurpé à nos aveux maladroits,
De n’avoir jamais su si notre passion aurait pu t’envoler,
Vers des cieux infinis que tu n’as jamais explorés ici-bas.
Mon corps éteint remplit de vide, pleurera le remord ébahit,
De n’avoir jamais fait le pas qui aurait pu nous rapprocher,
Quand je ne serais plus que l’ombre d’un souvenir enfuit,
Dont la sève meurtrie attise parfois les flammes de ton bûcher.
24/09/2005