Ode à BILITIS
Tu es née du Chaos, en terre phénicienne.
Kronos veillait sur toi et sur Belus, ton frère.
On t’appela Biltis et tu devins la reine
De l’astre des nuits, toi la douce bergère.
Tu régnais sur la Lune, Belus sur le Soleil,
Et tes jumeaux divins éclairèrent la vie :
Adonis fit naître les plantes dans son sommeil
Cependant que Dido, à Vénus donna vie.
Puis, un jour devenue la reine de Saba
À Yéruchallahaïm, le sage Soliman
Tu couvres d’or, d’épices et de présents,
Un soir brûlant d’été juste après le sabbat,
Et tu lui donnes un fils... Mélénik est son nom
Et sa gloire s’étend au-delà de Sheba
Et des cités de terre brûlée sans renom.
Et l’Éthiopie l’acclame à Addis Abeba.
Le temps passe très vite, Kronos fait le décor :
Bientôt tu prends les traits de fille de poète
Et promets aux galants d’épouser... un poète.
Mais Henri - le plus prompt - arrache ton accord
Et Pierre qui t’aimait est en Maurétanie
Il cherche "BILITIS" sur des pierres tombales
Et reste en plein soleil jusqu’à la tétanie
En attendant le jour des fêtes Saturnales.
Aujourd’hui, sur la France bien peu de BILITIS :
Cent-quarante-six âmes ont repris le flambeau
Seront-elles un jour nos futures Biltis
Que David Hamilton a flouté vers le BEAU ?