Le diable est entré dans ma vie
Par la fenêtre, un soir d’été,
Sous les traits d’une jolie fille
Au débordant décolleté.
Elle défilait dans la rue,
Sans doute un quatorze juillet,
Majorette aux gambettes nues,
Et moi qui là-haut m’ennuyais
J’ai reluqué dans son corsage
Pendant qu’une peña jouait,
De bien jolis fruits pour son âge
Mes yeux y sont restés cloués.
Je pris dans ma poche un billet,
Un flambant neuf, cinquante thunes,
En tout petit je l’ai plié
Et l’ai jeté sous sa bottine.
Elle avait l’œil, cette coquine,
Le billet fut vite englouti
Bien au chaud contre sa poitrine
Et le cortège est reparti.
Le soir tombait, voilà qu’on sonne
Ou plutôt qu’on frappe trois coups.
C’était la belle polissonne
Elle s’est pendue à mon cou.
Monsieur c’est vraiment généreux,
Comment pourrai-je m’acquitter,
Ces bottes c’est trop douloureux,
Aidez-moi donc à les quitter.
Est allée s’asseoir sur mon lit,
M’a tendu son petit peton,
Du corsage un sein a jailli,
Mon dieu l’adorable téton
Le diable est entré dans ma vie
Par la fenêtre, un soir d’été,
Sous les traits d’une jolie fille
Au débordant décolleté.