Au fond ?
il n’y a pas de réconfort
n’y va pas,
ça ne vaut pas la peine,
toujours la même peine,
je compte les journées
Une !
Tu es trop loin déjà
roulé en boule dans un coin
comment diable aborder ce deuil
si je ne comprend pas
Attendre
un autre matin
encore une bonne heure,
un temps de chien
attendre...
bien entendu...
Le ciel trombe sur l’écho de pas qui s’éloignent
mes yeux brillent
son prénom traîne là
sur du papier que l’on chiffonne
c’est une tentation horrible,
Je suis au bord,
je voudrais tout donner
voler des baisers
ne me quitte pas..
le mensonge
quand tout fout le camp
pousse moi dans le dos
tendu comme cet orage
je t’imagine sans cesse,
ta démarche et tes gestes.
La nuit aussi est agitée
complice, perdue elle aussi
l’âme en bouillie
le cœur raturé
je vais où ?
Où veux-tu que j’ailles ?
Je ne connais que ta chaleur
à travers les ombres de mon souvenir
je sens encor tes soupirs
un vertige plus fort,
plus impatient
là tout au bord
redessiner les bords de ma route
m’imposer une marche forcée
pour oublier la faim que j’ai de toi
en chercher une autre,
la déguster avec les doigts.
Loin de toi !
Loin de toi...
qui suis-je moi ?
nulle part où aller
prisonnier volontaire de ton désir
une tempête plein la tête et les membres
Comment ?
Oui, comment ?
Pourquoi tu comptes les heures ?
J’ai la respiration qui rétrécit,
pas une seule pose, dans tout ce froid,
j’arrive encore à sourire
parfois
quand je croise ton regard
cette photo de toi
qui se moque peut-être de moi
Je m’endors, je ne sais pas comment,
je t’imagine sous nos draps, à m’attendre,
une autre pièce, un autre parfum
passer une heure
pour qui ? pourquoi ?
parler tout haut, parler tout bas
cette pièce vide
tu étais là,
si faiblement que ça ne compte plus,
tu as posé ta tête de ce côté,
je suis déjà loin
bon, je suis mort
d’avoir tout loupé
le printemps est là
l’époque où tout peut s’effacer et renaître
une pirouette
donner le change
Trésor perdu,
quand le vent se lamente,
ton ventre me manque
c’est quelque chose comme ça,
un regard froid,
c’est douloureux
c’est douloureux un regard plein de larmes
quand on n’a plus le droit de l’essuyer,
Mon amour,
Mon amour,
drôle d’invention,
partager sa solitude avec une autre solitude
ça ne console personne
mais ça ne mange pas de pain
mon amour, réveilles-moi.
tu es loin,
et je devrais apprendre à prendre du recul ?
Je regarde les chemins pris par le vent
fuir, plus loin
je ne veux pas,
je ne veux pas,
notre lit me fait peur,
juste au bord des jours qui s’étirent
qui me déchirent aussi
là où tu t’étirais hier encor
mais ce n’est plus qu’un repère qui s’efface
c’est le temps qui se casse
et me blesse aussi
j’ai mal,
j’ai mal, comme un visage dont on arrache l’écorce
comme quand on continue à se retourner sur une voix disparue
il faut du temps pour apprivoiser les mots oubliés
n’est-ce pas assez ?
Faut-il encore souffrir des reliefs de ces habitudes perdues,
le ventre noué !
C’est une délivrance que je voudrais
s’il te plait ...
on ne sait jamais ce qui peut arriver
et si tu ne revenais pas ?
une pensée qui glisse sur la peau
serpentant de vieux sentiments
des relents qui gangrènent mon ventre
c’est le vide qui prolifère...
je me remplis de ces nuages de silence.
De quoi ?
De toi,
qui parfume encore tous les recoins de la pièce,
de ce lit que je n’ouvre plus
« vas-t’en »
et si j’étais au bout ?
se sentir soudain inutile
c’est impossible de vivre comme ça,
tout comme ça,
chiffonné, déchiqueté
Laisses-moi.
J’ai froid,
Je ne t’attend plus,
Je ne t’entend plus
Ne reviens pas,
Ne me laisse pas
Ca fait trop longtemps, surtout maintenant.
Je me donnais trois jours pour t’oublier
Je suis là,
Mon corps tiède de toi
pourtant j’ai froid
j’aime te regarder en silence,
prendre mon temps te détailler
comme on déshabille un Monet
je suivais chacun de tes gestes
ta félinité, jamais prise en défaut
je respirais ton air de rien
qui ne parlait qu’à moi
du moins le croyait-on
Une dernière nuit...
quelle drôle de considération
si dérisoire
j’aspire à ce qu’il soit plus tard,
plus vieux
dormir, enfin
je crains toutes celles à venir
j’ai perdu le sens de ce jeu
je ne sais plus nager dans le ventre des filles
je tremble,
le temps d’un verre,
engourdi,
je t’aime toujours
mais c’est différent.
Peut-être que je suis bien ici,
dans l’alignement de la porte
à côté du panier du chien,
qui se demande ce que je fous là,
qui s’en fout aussi,
depuis que je lui ai filé une part
de mon os à ronger
c’est une question d’heure,
elle va venir,
sa tête sur mon épaule, là
où elle a laissé quelques cheveux
comme pour se fabriquer un nid
elle va venir,
avec son sourire et tant de promesses en dessous
elle va venir,
elle va venir,
elle va venir,
Laisses moi rire !
Laisses moi tranquille !
Un cauchemar qui se démêle très lentement,
c’est juste un mauvais moment.
Trois jours tout au plus...
REPRENDRE C’EST TUER, MON AMOUR ! !
Et décidément non,
ceci n’est pas un poème
pas même un cri, puisque tu ne l’entendras pas..!