Nos cœurs se contemplent dans le miroir des mots,
Chaque jour je me penche un peu plus sur son eau ...
Je suis tendre passeur qui glisse sur un lac lisse ;
Seul le coulis des flots escorte les délices
Des rêves chuchotés et d’étreintes complices
Qu’un miroir au front noir accueille au bord du soir.
Je jette mes mots à l’eau, ils tombent dans le miroir ...
Et plongent dans ton cœur pour le nimber d’espoir.
Des mots bercés par les flots de nos différences
Puis étouffés dans le gouffre de la souffrance.
Tu es l’Amour et je deviens ton souffle d’or,
Et nous ondulons nos rimes jusqu’à l’aurore.
Lorsque, poursuivant le reflet de mon image,
J’aperçois derrière le miroir ton visage,
Sur tes lèvres je recueille les doux murmures
Qui, de nuit et de jour, consolent mes blessures.
Quand un cœur, dans le miroir, trouve son jumeau,
Qu’importe le gris à la surface de l’eau !
Tous deux savent leur amour uni sur l’infini,
Leurs deux cœurs épousés dans l’éternelle vie.
Moun/Jean-Marin
Octobre/décembre 2002/mai 2005