On ne m’a jamais dit combien tu étais belle
A l’heure d’épouser le plus doux des maris,
A l’âge d’enfanter par la grâce bénie,
Epanouie de cœur et de vie éternelle.
Tu avais l’élégance innée d’une Madone,
Dans ton regard secret un monde de douceur
Et dans tes cheveux bruns dentelles et blancheur
Des neiges étoilées de l’hiver qui floconne.
On ne m’a jamais dit combien tu étais tendre ;
Je n’ai pas souvenir d’une grand-mère aimant
Dans ses bras rassurants mais ta voix je l’entends
Me chuchoter des mots que je ne sus comprendre.
De ton amour discret, j’ai cru l’indifférence
Nourrie par les non-dits et les sous-entendus
Qui mettaient de l’obscur aux sentiments vécus
Révélant à l’enfant son manque d’importance.
On ne m’a jamais dit ton cœur sous le silence ;
Pourtant, ce soir, je sais combien tu appréciais
Ma jeune rébellion aux rêves imparfaits,
Ma spontanéité et notre ressemblance.
© 28-12-2005
Photo :
http://la-boite-a-secrets.over-blog.org/article-1478235.html