Dans le cimetière des amours qui se disaient immortels, la nostalgie se nourrit du mensonge des rêves inhumés.
La mosaïque des dalles du temps égaré témoigne, dans ce jardin des passions défuntes, des espoirs frappés d’une éternelle absence.
Dans cette nécropole aux colonnes rongées par l’oubli, le culte de ce qui a disparu ne peut consoler des illusions ensevelies.
Les tombes glaciales et les cendres qu’aucune émotion n’habitera plus s’éloignent dans un souvenir manipulateur qui habille de tendres couleurs ce qui fut assassiné avec tant d’inconsistance.
Tous ces regards vides, toutes ces fleurs cadavériques, tous ces sourires sans lèvres, toutes ces allées désertées, tous ces bruissements de spectres dans le dédale des promesses éteintes, tous ces témoignages de l’éphémère, ils reposent sans paix ni espoir de résurrection.
L’ énigme des regrets et celle de l’enfer des serments bafoués les tourmentent à jamais.
Pourtant, cette désespérance et les grimaces des ombres finissent par me faire sourire car j’ai oublié la résignation des linceuls et me souviens de demain qui me confiera peut-être une nouvelle émotion à faire vivre.
Et je souris à la promesse que je donne au retour de la vague qui sera la plus belle et que je voudrai être la dernière.