Un jour
J’ai ouvert les yeux
Le ciel était partout
Dansait dans mes cheveux
Je caressais l’herbe douce
Riais de tant de feux
Portais toute eau à ma bouche
La portait jusqu’à ce que
Un éclair jaillit
Trop grand pour être bleu
Trop froid pour être vie
Trop seul pour être Dieu
Agenouillé, sans vie
Comme partagé en deux
Entre soleil et pluie
Entre néant et vœu
Je voudrais me lever
Savoir comment on oublie
Savoir comment bouger
Savoir comment on vit
Mais je suis si fatigué
De n’entendre que ces cris
Sentir mon corps ployer
Lorsque frappe la pluie
* * *
Je regarde mes ailes
Et je sais que je suis un ange
Regarde si souvent le ciel
Que, sans cesse, ça me démange
Tant de rivières sur mes joues
Tant de morsures sur le corps
Que je n’sais plus par où
Est la vie et la mort
* * *
Un jour
J’ai fermé les yeux
Lâché tous mes cailloux
Remis mon cœur à Dieu
Et des mains ont suivi
Des yeux ont pris mes yeux
Et des bras, tout ce qui
N’entendait pas le pas des cieux
S’enflammaient comme des soleils
Toutes ces vies sans feu
Toutes ces nuits sans sommeil
Tous ces jardins sans jeu
Tous ces jardins sans je
* * *
Ne regarde plus le ciel
Et oublie que tu es un ange
Redeviens arc-en-ciel
Le ciel et ses louanges
Que du soleil sur les joues
Que des étoiles sur le corps
Je sais qu’à chaque remous
Je volerai plus fort
Plus fort encore
Je volerai
Paskal