Je vous ai de nuit croisées
Je vous ai de nuit croisées, dans des trains ensommeillés,
Votre parfum redouté
Dans une gare déserte flottait
Et je l’ai respiré
J’ai respiré votre mystère dans vos regards appuyés,
Au clair-obscur des fauteuils, lasse,
Dans la voiture première classe,
Qui me disaient : si tu voulais…
Si tu voulais, le temps que passe
Cette saison de mon démon, de mon corps je te fais don,
Le temps que le train double le soleil,
Je t’offre le velours …
Le velours envoûtant de vos lèvres offertes
A courir sur ma peau rattrapait le retard
Du temps passé naguère à patienter très tard
Que revienne l’amour
Que revienne l’amour, que revienne le jour
La chaude raucité de voix nues étranglées
De désir en soupir et des peaux échangées,
La volute des hanches,
Le vertige des reins
L’adoubement des seins
Ton cri qui est le mien
Et par-dessus le ciel l’arche de ton corps
Qui nous dit que la mort
A perdu une manche.
Je vous ai de nuit croisées, dans des trains ensommeillés,
Et vous ai respirées.
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