A : SAIDI Hamid
Madame, je suis épris
Amant de toutes les beautés
Mon cœur enseveli
Gît dans une autre dimension
Avec comme épitaphe éternelle
" Il aime sans être aimé..."
Amour, ce mot me fait frémir
Glace le reste de mon sang
Dans des veines ingrates
Dont le débit ne fait que se rétrécir
A longueur des années
Madame, tu vois mon errance...
La vie m’est sarcastique
Comme l’est le convoi de l’indifférence
Je n’ose plus aimer...
Je suis lié à la timidité du sort
Tout affrontement reste à l’écart
Et je souris de cette hantise
Ma nuit n’est point frileuse...
Je vis à la dérobée des regards
Dans un âtre désolé
Murmure quelque débris
Et je souris de cette tragédie
Le feu qui consume les écrits
Me permet de m’évader
De réchauffer un peu
Mes membres engourdis
Mon cœur abandonné à la terre
Et cette lente fureur de l’âtre
Eclaire le reste de mon abri
Mes yeux sortent de l’ombre
Visitent les cavernes de mon regard
Et nous sortons de cette léthargie
Madame, je suis de nouveau épris
Cette fois d’une unique beauté
Celle qui vit à mes côtés
Celle qui ne me quitte jamais
Celle qui ne cesse de me chuchoter
je suis à toi...!
Cette idole tant vénérée
N’est autre qu’une... plume
Qui me sert d’avirons
Pour ramer dans tous les océans de la... pensée
© Kacem Loubay
Vendredi 14 Juin 2002
Khénifra / Maroc
loubay_k@yahoo.fr
Le poète de l’autre rive