La femme du marin sent que l’orage approche.
Et son regard se noie par delà l’horizon.
Neptune ce matin s’est levé du pied gauche.
Le ciel crie sa colère au-dessus des maisons.
Elle voit ce bateau que l’océan emporte,
Tirant dans son sillage son voile de mariée.
Et ces grands oiseaux blancs qui lui font une escorte,
L’absence sera longue plus qu’une éternité.
La femme du marin, traîne son vague à l’âme,
Blanches seront ses nuits aux rêves aigres-doux,
Et le vide à venir sera son mélodrame.
Ce n’est pas le crachin qui mouillera ses joues.
Et si d’aucuns prétendent qu’elle n’est pas très sage,
Que l’odeur de sa peau parfume d’autres lits,
C’est pour mieux conjurer tous les mauvais présages,
C’est pour mieux oublier la tristesse et l’ennui.
La femme du marin, navigue dans sa tête,
Des côtes de Bretagne aux Iles sous le vent.
On dit que dans son cœur il n’est nulle tempête,
Hormis ce mal amer pour celui qu’elle attend.