Je roule, l’autoroute étend son ruban noir dans cette nuit d’été, la radio diffuse en sourdine des mélodies d’un temps passé. Il est tard je rentre d’une journée en famille.
Le bruit, les rires, les cris des enfants résonnent encore dans ma tête. Ma sœur, ses filles, ses petits enfants, les couverts qui tintent à la cuisine, les éclats de voix, les jeux, la grillade qui fume et enfume, ce sont des instants de bonheur, fugaces mais si intenses, où l’on sait qu’il faut vivre le présent.
Mais le plus, ce plus qui fait pétiller mes yeux, qui illumine mon cœur : elles sont là toutes les trois, lumières de ma vie au bout de ce tunnel parfois encombrés d’embûches. Elles trois, amour et cohésion au plein sens du terme. Soudées autour de cet arbre solide qu’est leur famille, elles jouent comme à l’enfance retrouvée, jeu d’eau, de balançoire et de chat perché pour cacher la souffrance. Deux soutenant une, deux portant la troisième dans un éclat de rires, deux aux regards de tendresse, trois mains dans la main, cœur dans le cœur.
L’orage est passé, le ciel laisse traîner ça et là quelques nuages effilochés. Je roule vers demain et la lune me sourit ...