Si des pas surgissaient, dans la nuit, sur la grève
Suis les. Ce sont les tiens.
Empreinte des chemins
Que trace l’ici-bas sur l’englouti des rêves.
Dors dans l’effacement, nous ne sommes que boue
Et si tu restes là
Au moule du fossé, si l’herbe sur ta joue
Dessine l’humble joie
De ses brins écrasés
Bois tout ce qui t’entoure, bois même les limites
Les vagues pures et courtes s’ébrouant sur le sable
Et le vent chaud qui courbe la chair de l’érable
Sur la berge du ciel que le nuage effrite
Ecoute la lumière résonner sur l’eau
Et si ton cœur galope, que la peur ou l’amour
S’enroulent comme lierre
Si la faim va glissant à écarter la pierre
Attend le point du jour.
Il est matin, l’envie éclot
Fleuve puissant
Des heures mange-tout
Et pourtant
Regarde tout là- haut
La tendresse de l’Aigle
Qui sent, pleure et s’éloigne des chairs stupéfiées
Il a failli faire sang.