Ils étaient tous « au garde à vous », alignés
L’ordre venait d’être hurlé
Le claquement des bottes entrechoquées
La main sur l’arme contre eux plaquée
Le nez levé, le menton droit,
Le béret enfoncé, le regard froid
Ils attendaient dans la chaleur immobile
L’ordre de départ pour que la troupe défile.
Pour la plupart c’était des enfants
Qui pour les guerres se croyaient grands
Pour la France pouvaient mourir
Près de leurs femmes voulaient vieillir
Un quart de tour sur la gauche
Et la compagnie au pas cadencé,
Sur un chant lancé, juste une ébauche,
Fièrement devant la foule, est passée.
Les engins motorisés suivaient
D’une allure modérée
Pour que chacun prenne conscience
D’une armée dans toute sa puissance.
Elle n’avait d’yeux que pour lui
Cet homme qui était déjà son mari
Il était pour elle le meilleur
Celui qui ne devait pas avoir peur
Un seul regard leur a suffi
Et dans l’anonymat lui a souri
Petit message amoureux
Juste entre eux deux !