Les séducteurs ou les thuriféraires

Quand les flatteurs et laudateurs

Veulent percer l’hymen d’un cœur

Les chou chichis et momeries

Sont des pompons poudrés d’envie.

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Ces élégants, ces mirliflores

Faux audacieux et matamores

Aiment courir le guilledou

De mots d’amour en billets doux.

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Ces séducteurs et beaux esthètes

Offrent des fleurs dans les courbettes

Godelureaux et damoiseaux

Marient les mots de Marivaux.

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Ces dits dandys grandiloquents

Ces muscadins outrecuidants

Roulent l’amour en noble fiacre

Sur d’obséquieux fins simulacres.

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Ces madrés flous de l’entregent

Affriolés de lèvres fines

Affranchissent les faux-semblants

Pour savourer l’onde divine.

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Danse lascive de gandins

Arabesques et jeux de mains

Ils se glissent vers les pubères

Dans les froufrous des robes claires.

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Frissonnements sur peau velours

Délectation de chauds mamours,

Curée d’honneur quand ils baptisent

L’écrin mouillé de convoitise.

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Ces fats, farauds et fanfarons

Ces finauds fiers et rodomonts

Ces gais flambarts de la mondaine

Chassent des mies maintes migraines.

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Mais si l’amour n’est que romance

Au diable vert les convenances

Car l’entrejambe est au couvert

Pour réjouir les cœurs ouverts.

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Les chatteries des chattemites,

Afféterie pour favorites,

grisent lorette et Zélindor

Ecornifflant le chaud trésor.

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Doit-on punir un enjôleur

Quand il procure du bonheur ?

Doit-on sévir un freluquet

Quand il se penche à ton chevet ?

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Alors que dire à nos cadets

Qui regardent l’amour zélé

Gourmandise ou flagornerie,

Délicatesse ou sucreries ?

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