Dans le palais d’Aton les albizias de miel
Sucrent sa peau ambrée
De légères ombrelles.
La Belle est nue.
Reveuse au bord du Nil...
Et le fleuve courtois
Ecarte les ridules
Que creusent les crocodiles
Aux larmes prometteuses entre deux papyrus.
La Belle savoure
L’enveloppe - velours
D’une datte fourrée
En regardant le scribe immobile et muet
Qui note sagement
Les courbes musiciennes
De ses seins et ses hanches.
La Belle est mienne
Fruitée comme la mangue...
Et la soie framboisée
De ses grottes cachées
La pulpe murissante
De sa grenade aimante
Qui glisse sous mes doigts
Rend le flamant jaloux
Tout autant que la rose.
La Belle pose
Sur son collier lapis
Le lazuli des doigts
Signe de son courroux.
Une chaleur s’immisce
Irradiante et supplice
Qui traverse ses reins et fait s’ouvrir ses cuisses.
La Belle jouit
Autour de son esclave.
Aton baisse les yeux
Pudique
Sous l’humilis.