Des mots à profusion pour conjurer le vide,
Un écho qui répond, troublant d’éternité,
Et un rire sans joie alors que le suicide
De mes pensées-chagrin est là pour me narguer…
Ce peut-il que les ans aient effacé la trace
De tout ce qui fut nous, reléguant les photos
Qui nous voyaient unis, ne laissant nulle place
Pour deux vies en exil qui en oublient le beau ?
Je croyais que nos mains jamais ne cesseraient
De caresser nos corps flottants dans l’éternel
Mais un temps fait de pluie a balayé l’été ;
Il ne reste plus rien de ces désirs charnels…
Je te regarde au loin aimer en insouciance
Alors que dans mon cœur j’entends sonner le glas.
Ils sont finis les jours aux couleurs espérance…
J’ai beau scruter les flots, tu es parti déjà.
La mer a pris le bleu qui peignait nos je t’aime
Et la houle rageuse a éteint mon éclat ;
La tempête a brisé mes appels, mes poèmes
Le ciel n’est que colère, l’hiver est dans mes bras…
J’ai froid dans cet oubli, j’ai mal dans ce silence,
L’horloge du bonheur a arrêté son cours,
Demain, j’irai chercher dans un coin ignorance
Le souffle de tes lèvres qui m’avaient dit “toujours”…
extrait de "Fugitivement" publié aux éditions Edilivre.