J’ai parcouru la terre aux quatre coins du monde.
Avec acharnement je suis allé chercher
Jusqu’au fond des déserts un rêve desséché,
Jusqu’au fond des marais, mon âme moribonde.
J’ai navigué les mers, coquille vagabonde,
Sur un radeau de nuits où je m’étais juché.
Et j’ai longtemps guetté et j’ai longtemps marché
Sur les chaussées du Temps où les malheurs abondent.
Et puis, quand de l’espoir j’ai eu fait tout le tour,
J’ai laissé les hasards me guider pour toujours
Vers l’improbable but des sentes et des ondes.
Un jour, j’ai vu, dans l’or d’un automne avivé,
Ce vieux mas effondré, caché au bout du monde.
Alors j’ai bien compris que j’étais arrivé.