Avec MOUN
J’ai trop froid en dedans. Ma tristesse s’affole
Balayée par des vents violents de raison.
Dans mon rêve éveillé, tu étais ma maison,
Une île dans le ciel, une aile qui m’envole.
Le vent gifle, glacial. Sur ma joue, une larme
Glisse le bonheur encor chaud de mon cœur.
Dans mon rêve éveillé tu étais ma maison,
Le feu brûlant la vie dans une cheminée,
La fumée de l’espoir qui fuit dans le ciel bleu
La main qui effaçait les larmes de mes yeux.
La nuit tombe et la Terre à l’absence se plie
Du jour que tu étais, lumière de ma vie.
La fumée de l’espoir qui fuit dans le ciel bleu
Et l’odeur de la mort, et le goût de la cendre,
Le sang figé d’enfer que vient mordre décembre ;
Mieux vaut mourir d’amour que seul et malheureux.
Le vent craque mes os. J’ai si froid et j’ai peur
Que tu givres ton âme où je vivais recluse.
Aux flocons de ton cœur moi je tendrai les mains
Et je rassemblerai tous ces morceaux de toi ;
Mon âme déploiera ses ailes sur les toits,
Elle t’enlèvera jusqu’au ciel de demain.
Et ce vent que tu crains fera pollen de moi
Et mon cœur sur ton corps, nous nous féconderons.
Plumes- Soeurs
Novembre 2006
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