Vous ecrire
Je me devais de vous ecrire, Monsieur
D’une plume bleue, couleur azure,
Vous dire tout ce qui m’emeut, de vos mots...belle parure.
Vous m’habillez, Monsieur, vous me vetez tant et si bien,
Qu’une chaleur purpurine et douce, m’envahie, voyez l’etat !
Vos mots sont source et riviere, Monsieur, je m’y abreuve et je m’y noie,
Je vole, survole et je derive, comme petite feuille tombee d’un toit.
Je vous entends bien, Monsieur, vos aubades font mon eveil,
Vos notes sont justes, harmonieuses, elles sont si denses...de vraies merveilles.
Et je vous lis, Monsieur, je considere tous vos talents,
Ceux que vos yeux racontent, My Lord...quand vos syllabes fondent tendrement.
Je vous ecoute, Monsieur, vos lettres ouvrent mes fenetres,
L’air devient lourd ..changeant, porte mon cœur et tout mon etre.
Je vous regarde, Monsieur...et je souris a votre bouche,
Vos levres, belles demoiselles, offertes a souhait, que je ne touche.
Je vous sais soupirer, Monsieur, je devine tous vos desirs,
Comme vos souffles sur ma nuque, vents d’Alize, viennent y mourir.
Et vos yeux, Monsieur, vos yeux..si vous me croyez,
Sont perles et saphirs, reflets miroirs ou je me mire !
Je me devais de vous ecrire, Monsieur, et aussi vous devoiler,
Mes intentions pures et sinceres qui me tiennent de vous, eloignee.
Vous me parez, Monsieur, de belles et grandes choses,
De vos richesses, de vos chateaux, que de toucher je n’ose,
Si j’etais sotte, Monsieur, ce qui n’est certes pas,
Je sauterais, aveugle et sourde, fondante d’Amour entre vos bras.
Et je suis femme, Monsieur, quoi que l’on en dise
J’aime les faveurs, les histoires et tant de gourmandises,
Il me plait de vous plaire, Ami, et vous etes beau seducteur,
Et ma fierte et mon orgueil, vous les comblez ..quel vrai bonheur.
Je vous connais, Monsieur, plus que nul ne le croit,
Et je devine votre conquete, pour qui vos mains tremblent d’emoi.
Mais je vous sens mon bel Ami, et voila que je vous surprends,
A vouloir me voler...me prendre, comme belle pomme d’Adam.
Si vous saviez, Monsieur, quel est mon desespoir,
De vous voir tant souffrir pour une quete sans gloire,
Un espoir infini qui ne trouvera sa route,
Pas la mienne, voyez-vous..n’en cherchez aucun doute !
Il est temps Cher Monsieur...il est temps de vous dire,
Qu’Amant, il y a deja..si c’la peut vous suffire,
Et sa rime et ses mots ont pour moi, grande valeur,
De tous mes sentiments, pour lui seul, dans mon cœur,
Ses fourrures et diamants, pour moi, n’ont pas de prix,
Et entendez, Monsieur, tenez-le vous pour dit,
Contrairement a vous l’Ami..lui seul me devetit...
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