Je voudrais tant lui dire. Mais comment, quand tous ces mots s’embrouillent dans ma tête, quand les images du passé se heurtent dans ma mémoire ?
Alors je fixe ce papier si blanc si vide, aussi vide que le silence de mes mots, ces mots qui toujours refusent de franchir mes lèvres tremblantes.
Comment te faire comprendre le mal-être qui m’étouffe ? Alors ma main hésitante trace ces quelques mots, des mots qui pleurent, des mots qui blessent , des mots qui saignent.
J’écris et puis je raye , et le papier taché atterri chiffonné le nez dans la corbeille.
Sur une feuille vierge , je dessine ma peine, en quelques traits malhabiles apparait un bateau symbole du désir des mots désespérés que je n’ai pas trouvé , pas trouvé à te dire, encore moins à écrire.
Et vogue le bateau à peine esquissé sur l’eau calme du papier, qui m’emporte loin de toi, toi qui ne m’est plus rien, car l’amour bien avant est parti loin devant, et il a disparu au bout de l’horizon incertain de ma vie.
Et le dessin prend forme, le vent gonfle les voiles et l’on voit sur le pont une femme, les cheveux caressés par une douce brise, une femme qui me ressemble un peu, et qui va droit devant vers un nouveau destin où tu n’apparais pas.
Mais, une auréole prend forme sur le papier, une larme échappée en souvenir du temps où nous étions amants , un passé révolu qui ne reviendra plus. Car ce jour je te quitte , en laissant ce dessin pour remplacer les mots que je n’ai pu te dire.