Je t’ai cherché
Entre les lignes
Et à travers elles,
Dans les mots laissés en vrac
Parmi les morceaux de papier
De rage arrachés,
Dans les bras chauds d’un soleil,
Dans les bras froids aussi
D’un hiver rigoureux—Le temps a ricané—,
Sur tous les continents,
Et au miroir des eaux ;
Les eaux salées n’ont pu boire
Toutes mes larmes.
J’ai depouillé les arbres
Et jeté leur écorce ;
J’ai hurlé en voyant
Les stries de nos silences.
J’ai rampé dans l’herbe sèche,
Sur la terre et les cailloux,
Dans la boue infestée ;
Jusqu’au sang mes mains ont gratté,
Creusé un trou immense
Six pieds sous terre.
Je t’ai cherché
Dans le chant de l’oiseau
Qui vocalise l’amour,
Dans celui du corbeau qui croasse
Ses idées noires
Entre chien et loup,
Dans toutes les galaxies,
Dans le vide sidéral
Et au creux de mon ventre,
Dans une goutte d’eau,
Derrière des carreaux de pluie.
C’est dans mon cœur apaisé
Que je t’ai trouvé
Nous étions deux êtres fugaces
Jouant comme des enfants ;
Nous avons gravé dans le ciel
Tout ce que nous étions.
J’ai compris qu’un poète disparu
Évanescent, impalpable,
Pouvait devenir une étoile.
© Moun 2017