Lorsque mes nuits pleurent du sommeil perdu, je m’illusionne. Je te rêve éveillée contre moi, caressant du bout de mes paupières perlées le mirage de tes émois, dans le clair-obscur de ces pensées que j’affectionne.
Autant de crépuscules aux soupirs alanguis ont dessiné ta silhouette dans l’ouverture des contrevents et ma réticence à te plonger dans l’oubli conspire à te sentir frémir dans ce lit émouvant.
Sous les éclats de lune qui t’anime de ses fastes lueurs, derrière le paravent de mes sourires gardiens de mes larmes, je projette l’idée du bonheur, la joue posée sur ton cœur, envoûtée par l’attrait délicat de ton charme.
Je t’appelle dans la pénombre d’un tendre murmure, que tu pourrais percevoir du bout de ton monde si ton âme quittait son armure, l’espace d’un instant plus long qu’une seconde. Au fil des heures, je te raconte par mes baisers volés, le manque, l’envie, les espérances, mais le silence supplée au supplice de l’absence, dans ces draps noués de ce non que je n’ai pas attendu pour savoir que tu ne viendras plus.
Alors, les prémisses de l’aube ont raison de mes errances, de nos corps à corps qui s’évaporent de mon esprit, et je m’endors, vaincue. Mais telle une doucereuse accoutumance, un désir venu des nues, la joie de t’imaginer, celle de te retrouver, de t’accueillir ainsi, s’enfuit puis récidive à l’infini.
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L’essence de l’obsession
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