N’oublie pas mon pays
Frôle-moi de tes mots comme ta peau la frôle
Sans que n’ose ta main dessiner les contours
De son corps endormi sous la Lune en décours,
Le sommeil dans les yeux que le désir épaule.
Invente-moi la nuit en d’infinis voyages
Sur les vagues troublées des océans obscurs,
Complices chaloupés des mirages impurs
Où perlent les amours au creux des coquillages.
Rêve-moi en secret quand ta bouche l’affleure,
Que glisse le satin sur sa chair frissonnant...
Souviens-toi de nos cris et de nos doigts croisant
Sur le drap chiffonné où l’extase demeure.
Et si dans son regard le feu n’est plus que larmes,
N’oublie pas mon pays, l’amour et son velours,
Les rires du soleil brûlant à contrejour
L’émoi et la passion ruisselant nos alarmes.
© avril 2019