Quelle est donc cette évidence, pourquoi étant mon amoureuse, tu serais belle, inévitablement, impérieusement, obligatoirement, comme une prescription d’usage ?
Usage des autres, oui, traduction malsaine d’un sentiment inexplicable, mauvais équilibre entre ce que l’on sent en soi, émouvant, doux, libérateur et une réalité soudain invisible, en tout cas indicible…
Mon amoureuse, tu as le droit d’avoir une jambe plus courte que l’autre, tu as le droit d’avoir un nez trop long pour toi, tu as le droit de nourrir tes complexes physiques, tu as le droit de loucher. Laisse moi seulement plonger mes yeux dans les tiens, laisse moi frotter ma joue sur ton nez, laisse-moi caresser tes jambes de la même façon. Laisse-moi te parler, laisse-moi t’écouter, laisse-moi te goûter.
Permets-moi de prendre le risque d’exister, autorise-moi à me mettre en danger. Y a-t-il plus risqué que d’oser regarder autre chose que son nombril, toucher autre chose que son sexe, entendre autre chose que sa pauvre pensée, existe-t-il un danger plus grand que de remettre sa vie entre les mains d’une éternelle inconnue ?
Quand je pourrai voir tes différences, quand je pourrai entendre tes mots qui m’apprennent autre chose, quand je pourrai saisir ta vie comme une cascade frappant mes pierres trop sèches, quand je saurai voir s’imbriquer nos univers, je grandirai.
Ta beauté sera simplement le signe que nous parlons ensemble.
Ta beauté me dira que tes sens équivalent aux miens
Ta beauté m’apprendra que tu vis, elle m’apprendra que je vis aussi.
Et je comprendrai enfin cette évidence, ma belle amoureuse.
Quand je te rencontrerai
-
Bonjour belle amoureuse,
...
- Accueil
- Bonjour belle amoureuse,