Promis à la retraite, épargné sans ferveur,
Le vieux phono crachote une pâle rengaine
Et semble quémander la remise de peine
Qu’on accorde au vaincu comme ultime faveur.
Fut un temps, me dit-il, avant ton coup de cœur
Qui fit entrer chez nous les compacts et la chaîne,
Je faisais ton bonheur ! Aujourd’hui je te gêne
Si j’en crois ta mimique et ton regard moqueur.
Ce bras, qui tant de fois fit chanter les vinyles
Et naître certains soirs quelques tendres idylles,
Le mettras-tu demain sans remords au rebut ?
Pardonne-moi Marco*, la vie est ainsi faite !
Quand l’usure des ans réclame son tribut
Il nous faut tous un jour accepter la défaite...
Janvier 2012