Etonne-moi

Étonne-moi.
Prend-moi la main, et emmène-moi.
Partons sur les chemins, et au travers des plaines, où l’ennui ne nous trouvera pas.
Oublions notre chagrin, qu’il ne soit plus qu’une plaie lointaine, qu’il s’éteigne et ne nous astreigne pas.
Que nos songes longent ces voies qui feront taire enfin le désarroi.
Laissons nos ruines sous la bruine de nos effrois pour marcher sous les voûtes du plaisir où le désir est roi, à la conquête de nos sens quand l’impatience guerroie.
Emmène-moi.
Sur les routes, sous les doutes du ciel qui nous suivra pas à pas.
L’âme vagabonde, hors du monde, sous l’or qui abonde que l’on nous offrira mais dont nous ne voudrons pas.
Étonne-moi.
Invente des rêves, faisons une trêve, jetons nos glaives au matin aubaine nous enlevant vers la vie qui nous ouvre ses bras.
Crois en moi. Écoute mes émois quand mon cœur bât contre toi.
Que nos rires aux éclats éclatent nos peines, et buvons à la fontaine de notre nouvelle joie.
Emmène-moi, jusqu’où tu pourras. Sans plier sous le poids de ces rengaines qui nous freinent, qui ne nous permettent pas.
Étonne-moi de nouveaux mots, de singulier propos qui mèneront le navire sur des mers que te concevras.
N’oublie pas que nous sommes fragiles, que la digue peut s’effondrer, que le fil qui nous soutient peut casser et nous noyer, le parcours est difficile, écoute moi.
Comprend-moi, le pari paraît fou, mais tout au bout il y a nous.