Ô vie nouvelle
Le grand conseil rénové de mon bon esprit a décidé
Te voilà promu haut général de tes belles pensées
Qui se cantonnent en cohorte sur les grandes vertus
Pour partir à la conquête secrète d’un être à aimer
Entraînes-toi fier et austère dans les espaces inviolés
Je me suis donc armé d’un pudique regard imaginatif
Au sourire affriolant pour soulever un placide inventif
Ce langage des belles paroles aux traits révélateurs
Prudente démarche qui mène au front de l’allégorique
D’une main feutrée conduisant vers l’invasion adorative
Au coin de la rue silencieuse, rasant les murs encerclés
J’ai soudain aperçu la silhouette de mon ennemi adoré
Elle fuyait sous la lumière ouatée, comme fuit l’embarras
Mais j’ai dégainé passionné mon doux regard assoiffé
Je l’avais touchée au fond de son visage perlé d’intérêts
J’ai vu le beau flux d’une saignée d’étincelles nouvelles
Et ses yeux au bleu d’azur m’en proposaient la prunelle
Touchée, oui ! Je vous le promets elle n’avait plus d’élytre
Pour s’envoler légère vers d’autres hauts sommets rebelles
Plus encor, la voilà calme proie hypnotisée plus sure d’elle
Je me suis approché en tendresse pour la faire prisonnière
Je l’ai enchaînée l’âme nue aux beautés de ma passion fière
Interrogée, du feu de mes désirs, ancrés comme racines
Elle a payé son tribut à ma conquête pour dire ses mystères
« J’ai perdu la raison, emmenez moi dans votre belle tanière »
Dans un dernier geste prolifique du calme guerrier conquérant
Je lui ai assénée prudent et forcené mes lèvres dévorantes
De mon glaive amoureux lui ai donné cet espéré d’effusion
Dans un dernier sursaut elle m’a parlé de ce bien important
Alors je lui ai montré attentif ma sage volonté intransigeante
La voilà conquise, intégrant l’espace arc en ciel du bonheur
Belle cavalière impudique de mes intangibles grandes peurs
Il est : ne point la décevoir en ses instants sirupeux de besogne
Quand aux moments ardents, elle laboure quiète ma pudeur
De tendres bontés qu’elle laisse s’éterniser dans la fraîcheur
Me voilà son prisonnier adoré, je signe la paix des vaincus
Je traverse sa prairie libéré des longues chevauches de reclus
J’ai gagné la bataille de l’amour elle a gagné cet enfant accouché
Qui nous offre le souvenir inoubliable du penchant infus
Dans le grand paysage de l’adoration : Ô vie Nouvelle, ô sacre des élus
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