Où cours tu, Léonard de ton pas déroulé
Sous les voutes sonnantes,
Où cours tu ?
Léonard est furieux, car il tient une idée
Mais elle ne l’aime pas,
Mais elle lui résiste
Et il a beau chercher, explorer mille pistes
Elle fait la coquette, s’en vient et puis s’en va...
Ca se voit qu’il est mal. Il écrit à l’envers
Se roule en pentagramme
Au creux d’un parchemin
Dessine des machines aux futurs non-demains
Et sourit une énigme sur l’ovale d’une femme.
Puis d’un geste rageur
Il jette ses pinceaux, ses outils. Le penseur
Laisse la place entière
A un Dieu en colère
Qui verrait en personne le Diable l’attacher.
Où cours tu Léonard ? Te voilà bien faché...!
Regarde autour de toi, il y a de quoi penser
Peut-etre meme... trouver
Ce que tu cherches tant ?
Alors de désespoir il saisit un feuillet
Le plie en deux
Puis encore
Puis encore
Jusqu’à n’avoir au creux
De son poing refermé
Qu’un esprit de pliage qui lui murmure "Effort"
Un tout petit effort
Et tu y es, Léonard.
Il entend. Le regarde. Le déplie.
Le replie. Le mesure. Dix fois, dix...
Se vide de tout a priori.
Et puis laisse surgir de l’imagination
Qui s’y était fermée, dans son agitation
Parfaite proportion.
Ca va mieux, Léonard ?